Des représentant·es de la FSU menacé·es et intimidé·es devant la DSDEN : À qui la faute ? Le 26 janvier 2024, vers 19h15, devant la DSDEN à Bobigny, alors qu’ils-elles sortaient d’une instance extraordinaire consécutive à un signalement, la veille, de danger grave et imminent au lycée Aristide Briand (Le Blanc-Mesnil), les élu·es de la FSU à la Formation Spécialisée en Santé, Sécurité et Conditions de Travail départementale (ex-CHSCT) ont été pris·es à partie par un groupe d’individus composé d’enseignant·es, de parents d’élèves et d’élèves de l’établissement. Les élu·es du personnel ont été intimidé·es, menacé·es de mort (« On va vous découper ! »), filmé·es avec un téléphone portable sans leur consentement au milieu des hurlements et des vociférations. Depuis deux ans, la FSU et ses élu·es ne cessent d’alerter sur la situation de ce lycée, devenu le pavillon témoin de la Francetélécomisation de l’Éducation nationale. Retour sur les faits : le 10 mars 2022, le CHSCTD 93 se déplace au Lycée Aristide Briand du Blanc-Mesnil pour une visite d’établissement. Derrière le récit flamboyant d’un lycée d’excellence incarné par une cheffe d’établissement au carnet d’adresses bien rempli, il ne fait pas bon interroger les méthodes de management de cette dernière : la vitrine est prestigieuse mais l’arrière-boutique regorge de témoignages poignants témoignant d’une grande souffrance au travail. Suite à une relance de la FSU, le rapport de visite est diffusé par la cheffe d’établissement à la rentrée, mais de façon partiale et partielle. À quatre reprises durant le mois de septembre 2022, les élu·es de la FSU demandent que le rapport de visite soit diffusé à TOU·TES les collègues du lycée. Sans succès… C’est alors qu’iels apprennent que quelques collègues ayant reçu le rapport de visite le contestent, le jugeant trop à charge contre la cheffe d’établissement. Les élu·es de la FSU découvrent ensuite que ces collègues ont été reçu·es séance tenante par la DSDEN. Qu’elles et ils ont obtenu que sa diffusion soit suspendue et qu’il soit amendé par leurs soins ! Une première d’autant plus scandaleuse que l’établissement est exsangue et la souffrance des personnels, croissante. À chaque réunion du CHSCTD 93 puis de la FS-SSCTD 93, depuis maintenant plus deux ans, les élu·es de la FSU questionnent l’administration et les réponses sont à chaque fois aussi consternantes que révoltantes : Les principaux·ales adjoint·es qui se succèdent (cinq en trois ans) à la vitesse de l’éclair ? Des choix de carrière. La promesse de suspension de la diffusion du rapport ? Ce n’est pas vrai. Le rôle de l’IA-IPR EVS de secteur qui a ignoré et recadré des collègues en souffrance ? Elle fait très bien son travail. Le nombre de collègues en accident de service ? Inconnu. Trois équipes d’AED en trois ans ? C’est la cheffe d’établissement qui recrute. Un signalement de souffrance collective au travail de la médecine de prévention ? Pas au courant. Des suites judiciaires qui mettent en cause la cheffe d’établissement ? Bien sûr que non ! Communiqué de presse de la FSU 93 Dans un jugement en date du 5 janvier 2023, notifié au précédent recteur de l’académie de Créteil, les faits de harcèlement moral dont une ancienne collègue a fait l’objet par la proviseure ont pourtant été établis par le Tribunal administratif de Montreuil et l’État a été condamné : « […] les faits de harcèlement moral dont Mme X soutient avoir fait l’objet par la proviseure de son établissement doivent être regardés comme établis, à compter du mois de septembre 2020. » […] « Ainsi qu’il a été dit, Mme X a été victime d’agissements répétés de harcèlement moral non détachables du service et peut demander à être indemnisée par l’administration du préjudice direct et certain qui a pu en résulter. En premier lieu, il résulte de l’instruction que les fautes commises par l’administration ont causé à Mme X un syndrome anxio-dépressif réactionnel à son emploi. L’État est condamné à verser à Mme X la somme de 2 000 (deux mille) euros en réparation du préjudice moral subi par cette dernière. L’État versera à Mme X la somme de 1 500 (mille cinq cents) euros au titre de l’article L.761-1 du code de justice administrative ». S’agissant des incidents qui ont eu lieu devant la DSDEN, la FSU tient à préciser que seule la proviseure du lycée (parmi les personnels, parents d’élèves et élèves) avait connaissance du lieu et de l’heure de la formation spécialisée extraordinaire du 26 janvier. Les élu·es de la FSU ont été visé·es dans l’exercice d’une mission de service public et dans le cadre d’un mandat électif public. Des plaintes ont été déposées et des demandes de protection de fonctionnelle formulées. Ces faits inqualifiables valident l’intégralité de nos analyses à propos de ce lycée et sont la résultante de la logique de pourrissement à l’oeuvre dans l’Éducation nationale et de la complicité des autorités hiérarchiques dans la mise en œuvre de la brutalisation managériale en cours. La FSU et ses élu·es ne laisseront pas faire et ne céderont à aucune manœuvre d’intimidation. Ils-elles poursuivront leurs actions déterminées pour la protection des collègues, en se saisissant de l’ensemble des moyens à leur disposition et, en premier lieu, de leur présence dans les établissements au petit matin dans le cadre réglementaire prescrit que nul·le ne saurait contester.