• Intervention au débat général, Marie-Hélène Plard, au titre de la SD 93.

En ce début de congrès de la FSU, nous sommes réuni.es pour échanger, discuter et bâtir ensemble les orientations de notre action syndicale face à des enjeux sociaux et politiques de plus en plus pressants. Notre responsabilité aujourd’hui, en tant que FSU, est d’être à la hauteur de ces enjeux, et nous avons des priorités essentielles à mettre en avant.

Tout d’abord, il est plus que jamais nécessaire de construire des luttes offensives. Celles-ci doivent être portées par un objectif clair de transformation sociale, comme l’a montré récemment notre mobilisation pour le plan d’urgence 93. Ce plan s’inscrit dans une démarche intersyndicale qui appelle à l’unité pour répondre aux besoins de toutes et tous, dans une dynamique de justice sociale et d’égalité. Nous devons organiser, avec les travailleuses et travailleurs, une résistance face aux attaques systématiques du capitalisme qui mettent en péril nos droits, nos conditions de vie et de travail. La FSU doit être en première ligne pour porter cette mobilisation, avec une force d’action collective capable de repousser les reculs sociaux que l’on nous impose.

Ensuite, un autre axe fondamental de notre action doit être la construction d’une lutte féministe offensive, qui rompe totalement avec la domination masculine. Le féminisme est au cœur de notre projet de transformation sociale. Il s’agit non seulement de défendre les droits des femmes dans toutes les sphères de la société, mais aussi de remettre en cause les rapports de pouvoir patriarcaux, dans nos institutions comme dans nos organisations. Nous devons porter des mandats féministes qui ne se contentent pas de réagir, mais qui proposent un projet ambitieux pour en finir avec les inégalités de genre. La FSU se doit d’être un acteur majeur dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. La FSU doit également être à l’offensive contre toutes les formes de discriminations, de sexe, de genre, validistes, racistes…

Enfin, face à la montée inquiétante des extrêmes droites et de leurs discours de haine, il est urgent de renforcer la maison commune. Nous devons construire des bases solides pour une action intersyndicale et unitaire de transformation sociale, qui oppose aux idées réactionnaires une alternative de progrès social, de solidarité et de justice. Le capitalisme, et les politiques néolibérales qui le nourrissent, créent des divisions entre les travailleuses et travailleurs, joue sur les peurs et désunissent les classes populaires. Il est de notre devoir de riposter collectivement et de dénoncer ces dérives qui nourrissent la xénophobie, le racisme et l’intolérance, y compris d’État. Nous devons renforcer notre union, avec toutes lesorganisations qui partagent ces valeurs de transformation sociale, pour porter une réponse à la hauteur des enjeux.

C’est ensemble, unies et solidaires, que nous serons capables de répondre aux attaques et de construire un avenir où justice, égalité et dignité sont au cœur de nos combats.

Bon congrès à toutes et tous !

 

  • Intervention Claire Fortassin, non-mixité, SD 93.

 

J’interviens pour les SD 29, 92 et 93 sur la nécessité de cadres non-mixtes.

« Nous en appelons à la galanterie des hommes et leur demandons respectueusement de ne pas être présents à notre réunion. »

Rassurez-vous, vous n’avez pas devant vous une militante du 93 qui vous appelle à faire preuve de galanterie. Il s’agit de l’extrait d’une annonce publiée en 1845 dans un journal new-yorkais, annonçant une AG de femmes, non mixte, et indiquant que ces dernières préféraient délibérer entre elles sur les sujets qui les concernent.

C’est ça la non-mixité : permettre aux concernées de se réunir pour évoquer leurs

problématiques et oppressions spécifiques. Elle ne date pas d’hier, donc, et je salue d’ailleurs la délégation non-mixte de la FSU 93, qui défend ses mandats jusque dans sa composition.

Parce qu’elle est féministe, la FSU doit prendre sa part à la déconstruction des schémas patriarcaux qui se rejouent dans nos syndicats. Le paragraphe 106 a ainsi pour but de déjouer les freins à l’engagement et à la prise de responsabilité des femmes. Il ne s’agit pas ici d’une question individuelle : toutes et tous ici luttent pour une société plus juste, féministe et égalitaire. Mais, la FSU n’est pas une île, et s’imprègne de la société qui est patriarcale : il nous revient donc de nous doter d’outils opérationnels pour déjouer ces schémas et permettre aux femmes d’y prendre et revendiquer toute leur place.

Il ne s’agit pas ici de contraindre qui que ce soit à y prendre part, mais bien de permettre à celles qui ont besoin de ces espaces d’en bénéficier.

C’est pour cela, mais aussi parce que les femmes sont les mieux placées pour évoquer et déconstruire les mécanismes de domination qu’elles subissent, au quotidien et dans nos syndicats, qu’il nous faut mettre en place un cadre pour le faire. Mais ce combat doit être commun, mixte et fédéral. Chacun.e a donc un rôle à jouer : d’abord en reconnaissant nos écueils collectifs, ensuite en étant prêt.e à remettre en question ses certitudes et pratiques, enfin en s’employant à faire de l’égalité une réalité concrète à tous niveaux. Il ne s’agit pas de nous opposer mais de progresser collectivement.

Le travail de synthèse a permis d’aboutir à une phrase qui indique que les camarades qui en formulent la demande pourront se réunir en non-mixité. Nous en sommes ravies.

Toutefois, je tiens à vous rappeler qu’il n’est pas tout à fait courant pour des féministes de

demander poliment l’autorisation de s’organiser. Nous faisons donc confiance à nos camarades femmes pour s’emparer de ce droit fondamental de réunion sans avoir à le demander. En effet, nous n’aurons besoin d’aucune autorisation pour mener la lutte féministe.

  • Contribution au texte Action, Claire Fortassin, SD 93.

Notre texte pose dès son amorce la question de la responsabilité du syndicalisme dans la période actuelle. Mais l’enjeu est de déterminer notre feuille de route pour les prochains mois.

La sd 93 considère qu’on ne peut pas se contenter d’appeler nos collègues à se syndiquer et à se tenir prêt.es à se mobiliser.

Les mobilisations et la résistance collective sont à construire, particulièrement dans ce contexte marqué par la montée des extrêmes droites et des attaques et remise en cause sans précédent de notre modèle social des droits de toutes et tous. A l’heure actuelle, toutes les digues sont en train de sauter en termes de banalisation des discours réactionnaires, fascistes et de fracture sociale.

L’instabilité politique actuelle et la valse des ministres tend de plus à plonger le pays entier dans l’attentisme et la désespérance, et favorise le repli sur soi.

Notre responsabilité est immense, oui, mais il faut la qualifier : c’est de recréer du collectif, rappeler que nos ennemis néo-libéraux et fascistes sont engagé.es dans une lutte de classe, et donner à toutes et tous les outils pour s’engager pleinement dans la bataille.

Dans le 93, la mobilisation pour le Plan d’Urgence pour l’école publique nous a permis de nous engager dans une mobilisation massive et puissante, de renforcer nos liens fédéraux, de construire une intersyndicale de transformation sociale sur les bases de la maison commune solide et d’emmener avec nous les collègues, parents, élèves et élu.es, pour exiger mieux pour notre école.

Nous n’avons pas encore gagné le Plan d’urgence mais les dotations moins dégradées que les années précédentes sont un signal clair. :la lutte, la grève, la mobilisation sont des remparts solides contre la fatalité.

La séquence législative l’a montré : nous sommes nombreux.ses à être prêt.es à nous organiser pour lutter pour un modèle social plus juste et démocratique, pour repousser l’extrême droite et défendre les conquis sociaux et l’égalité.

C’est là qu’est notre responsabilité : être le rempart contre l’attentisme et le désespoir en donnant des perspectives de mobilisation collective claires : contre le fascisme, pour le droit de toutes et tous, et par des alternatives de justice écologique féministes et sociales.

Nous enjoignons donc le congrès et les rapporteurices à pleinement intégrer cette dimension dans notre texte, en explicitant l’importance des luttes et le rôle moteur que la FSU doit jouer,et pour cela considérons qu’une conclusion claire qui reprend ces éléments serait bienvenue.