A l’issue du premier tour des élections législatives, l’extrême droite anti-sociale, nationaliste,
xénophobe et raciste, apparaît en capacité de remporter une majorité à l’Assemblée nationale. Elle a
rassemblé près de 12 millions de voix. C’est le résultat de décennies de politiques libérales créatrices
d’inégalités, de souffrances sociales, de repli sur soi, comme de la banalisation des idées d’extrême
droite. Ce processus a été parachevé par une décision irresponsable de dissolution de l’Assemblée
nationale prise par Emmanuel Macron. Pour la FSU, l’extrême droite ne doit pas arriver au pouvoir.
Les mesures qu’elle compte appliquer font peser de lourdes menaces immédiates sur la vie
quotidienne de millions de personnes, notamment les femmes, les binationaux, les minorités, les
personnes privées d’emplois mais aussi sur les services publics, les organisations du mouvement
social et leurs militant.es et notre démocratie. Cette perspective peut et doit être évitée à tout prix.
Battre l’extrême droite c’est aussi faire reculer le fatalisme face au libéralisme et les
errements moraux entendus dans de trop nombreux discours politiques ces dernières années. Ceci a
conduit la FSU, en toute indépendance syndicale, à considérer que le programme porté par le
Nouveau Front Populaire était à même d’engager la réponse aux revendications et de rompre avec
les politiques néolibérales qui font le lit de l’extrême droite. Cet objectif structure la volonté
permanente de la FSU de construire les mobilisations des personnels pour défendre et porter haut
les revendications de revalorisation et de reconnaissance des métiers de la Fonction publique, de la
préservation de leur sens au service de l’intérêt général et d’un renforcement des services publics.
La FSU salue la forte augmentation de la participation, signe d’un regain de mobilisation
citoyenne et appelle à participer massivement au second tour de ces élections. Forte de son analyse
portée pour le premier tour de ces élections législatives, la FSU appelle, partout où le programme du
NFP est en position de l’emporter dans les urnes, à amplifier cette dynamique en votant pour ses
candidat-es, et ailleurs, à battre l’extrême droite en votant pour la candidature la mieux placée pour
cela.
Partout où le RN est en position de l’emporter, la FSU appelle à adopter cette seule mesure
d’urgence possible : faire front, voter pour lui barrer la route et l’empêcher d’obtenir une majorité à
l’Assemblée !
Pour la FSU, aucun accommodement avec l’extrême droite, aucune banalisation de l’élection
d’un-e député-e d’extrême droite, ne sont envisageables. Les partis politiques doivent faire le choix
du retrait de toutes les candidatures qui seraient donc les moins bien placées pour battre l’extrême
droite et ses alliés ou qui favoriseraient son accès au pouvoir. Celles et ceux qui seraient ainsi le
marchepied de l’extrême droite vers le pouvoir, y compris dans de telles circonstances, seraient
également comptables de la politique raciste et libérale menée ensuite.
Enfin, la FSU souligne l’importance de construire rapidement, au-delà du moment électoral
et de l’urgence à battre l’extrême droite et ses alliés dans les urnes, une perspective politique à
même de répondre aux attentes sociales et aux revendications des organisations syndicales. L’enjeu :
défaire le Rassemblement national et porter une alternative sociale pour redonner de l’espoir.
Bagnolet, le 1er juillet 2024