Jeunesse en difficulté : le gouvernement répond à la
violence par la violence !
Dans la foulée des déclarations sécuritaires faites suite aux révoltes urbaines et de
la loi immigration, le gouvernement poursuit sa politique répressive et continue à
stigmatiser les jeunes en difficulté et leurs familles en en faisant des cibles prioritaires.
Alors qu’une série de nouvelles mesures pénales est annoncée, à grand renfort de
communication, des attaques inédites contre la spécificité de la justice des mineur.es
se sont fait entendre ces derniers jours. Alors que le Code de justice pénale des
mineur.es et le bloc peine avaient considérablement rapproché la justice des enfants
de celle des adultes, le gouvernement enfonce le clou en s’attaquant désormais à
l’atténuation de minorité, principe fondamental de la justice des mineur.es en France.
Remettre en cause ce principe, c’est bafouer l’un des principes fondamentaux de la
Convention Internationale des Droits de l’Enfant dont la France est signataire et qui
acte qu’un enfant doit bénéficier d’une justice adaptée, donc différente de celle
appliquée aux majeur.es.
Dans un amateurisme éhonté, le premier ministre balaye du revers de la main les
raisons pour lesquelles il existe une justice des enfants spécifique dans notre pays…
Pour rappel, l’atténuation de minorité repose sur le fait qu’on ne peut pas considérer
qu’un.e adolescent.e, dont la personnalité est en construction, ait la même capacité
de discernement qu’un adulte. Par ailleurs, un passage à l’acte délictuel doit être
considéré comme le symptôme d’une problématique sociale ou familiale plus
profonde : un.e jeune en situation de délinquance est avant tout un.e jeune en
danger !
Gabriel Attal fait donc voler en éclat encore davantage le principe de primauté de
l’éducatif sur le répressif. Alors que les services de prévention spécialisés et de
protection de l’enfance sont exsangues et que le ministère de la Justice continue à
consacrer l’essentiel de son budget à sa politique d’enfermement, l’annonce d’un
« Grenelle sur la violence des jeunes » est une véritable provocation pour l’ensemble
des travailleurs sociaux qui s’engagent au quotidien.
Pour le SNPES-PJJ/FSU, le gouvernement doit cesser immédiatement cette politique
anti jeunes qui n’a en réalité pour seul objectif que de tenter de séduire l’électorat
du Rassemblement national à la veille des élections européennes.